Cette chasse dont on se souviendra toujours!

Publié le 15 octobre 2019
Auteur Aleksejs Vankovs
À la chasse, on ne vit que des moments extraordinaires. Il n’y a pas de mauvaise partie de chasse : certaines sont bonnes, d’autres sont super, et quelques-unes sont vraiment incroyables ! Et lorsque cette chance vous sourit, exceptionnellement, cela vous marque à vie. Et c’est ainsi que naissent les meilleurs souvenirs.

Un réveil difficile

Le 22 juin 2019, quand le réveil de mon téléphone retentit, j’essaye désespérément de le repousser… il est 2h25. Je déteste cette période de l’année où je dois me réveiller bien plus tôt pour aller à la chasse que pour le travail, d’autant plus que je n’ai pas d’autre week-end de congé pour l’instant. Je me lève finalement pour me faire un café extra-fort dans la cuisine et préparer mes affaires pour la journée.

Dernièrement, je me suis rendu compte que, dès que je saisis ma Browning X-bolt Eclipse Varmint, je souris (j’adore cette carabine !). Elle est solide comme pas deux, très bien équilibrée et aussi stable à main levée que sur un trépied, évidemment. Je la glisse donc dans mon sac, ainsi que le verrou, les munitions et tous les documents nécessaires. J’avale la dernière gorgée de mon café amer, encore brûlant, et je démarre.

Direction mon poste d’observation

Les routes sont vides et silencieuses, traversées par l’un ou l’autre renard, dont les yeux se reflètent dans la lumière des phares avant que l’animal ne replonge dans l’obscurité. Lorsque j’arrive sur place, le point du jour perce la pénombre et laisse apparaître la cime des arbres.

J’ai le temps de me préparer et de me rendre au poste d’observation, d’où j’espère voir le jour se lever et surtout apparaître mon futur trophée tant attendu. Le chargeur glisse dans une rotation fluide, le verrou pousse délicatement la première cartouche dans la chambre, et le poussoir de sûreté émet un « clic » bref et franc.

Une première rencontre

En chemin, je distingue la silhouette d’un chevreuil femelle dans les hautes herbes humides, à environ 50 mètres. Je crois qu’elle m’a entendu, mais, ne me voyant pas, elle baisse à nouveau la tête et s’en retourne à son ruminement. Je reste immobile pendant 10 à 15 minutes, puis décide de me remettre en marche et de contourner l’animal.

Je veux à tout prix éviter de la stresser et de la faire aboyer ! Donc… je me mets à siffler, tout doucement, pour attirer son attention. Elle se redresse et commence à bouger la tête d’une façon un peu comique, comme le font les cerfs quand ils essayent de comprendre ou de voir d’où vient un bruit, ou quand ils sont curieux.

Je siffle une deuxième fois et la femelle disparaît, bondissant dans le brouillard.

Une autre rencontre

Ne pensant plus la revoir, je progresse vers le pré voisin. Après la traversée de la prairie, mon pantalon est tout trempé et très inconfortable. Mais je suis vraiment dans mon élément, et j’y prête peu d’attention.

Le pré suivant me réserve une surprise de taille : 4 daims en cette saison ! J’en profite pour les observer pendant 20-25 minutes, tandis qu’ils s’éloignent du terrain couvert par mon permis de chasse. Je passe encore près d’une heure à scruter ces deux zones, puis je retourne vers ma voiture en essayant de retrouver mes propres pas, pour ne pas aggraver l’état de mon pantalon.

Encore cette chevrette

Étrangement, le brouillard reste bas et m’empêche de distinguer clairement l’orée du bois. C’est alors qu’un doute m’effleure : est-ce que la femelle a vraiment quitté le pré ou a-t-elle simplement changé d’endroit ? Arrivé là où je l’avais aperçue la première fois, je me remets à siffler… Et devinez quoi ? Sa tête surgit un peu plus loin sur la gauche. J’avais vraiment dû être très silencieux pour parvenir à traverser le pré DEUX FOIS sans l’effrayer.

Blogueur YouTube assidu (vidéos en russe), j’ai alors une idée : ce serait vraiment cool de pouvoir montrer à mes abonnés comment traquer un chevreuil sauvage dans un champ. Je prends donc ma caméra pour enregistrer l’instant, et progresse doucement vers l’animal, en longeant le bord du pré et en décrivant mes mouvements et mon objectif. Je me rappelle avoir murmuré, à 50 mètres du chevreuil : « Vous devez être très attentif et bouger doucement, car il y a de fortes chances qu’un autre chevreuil soit dans les parages ».

Et là, la surprise !

À cet instant précis, mon regard capte un mouvement bref à 30 mètres de là, dans les herbes hautes. Je m’accroupis, pensant avoir dérangé un oiseau qui s’est envolé de sa branche. Mais, en y regardant de plus près à l’aide de mes jumelles, j’ai la bonne surprise d’apercevoir un autre chevreuil, et pas n’importe lequel : un chevreuil à 6 pointes, paisiblement couché au pied d’un chêne.

Plus le temps de bouger ni de trouver un meilleur endroit pour tirer. Je ne vois que ses bois et sa tête. Je siffle : l’animal lève la tête et expose son cou, offrant une position idéale pour un tir propre. À genoux, ma carabine en place, je fixe l’animal à travers la lunette et compte les battements de mon cœur. La froideur de la crosse glace ma joue, tandis que j’étudie le mouvement des particules de brouillard poussées par un vent léger.

J’inspire, j’expire : c’est le moment, je tire. Une légère pression de la carabine sur mon épaule, puis le son d’un coup de feu, je recharge et tire à nouveau sur ma cible.

Le chevreuil est mort !

Et la femelle est encore là : elle ne comprend pas ce qui vient de se produire. La caméra tourne toujours. Je n’aurais pu rêver meilleur scénario ! Et le film continue…

 

La prise de conscience

Je prends conscience que je viens « d’attraper » un superbe chevreuil et je commence à me détendre. Quelle chance, quel privilège d’avoir pu enregistrer tout ça ! J’avance de 15-20 mètres vers la femelle, qui me repère dans les hautes herbes, se redresse et détale vers la forêt en m’adressant un dernier aboiement avant de disparaître.

Enfin face au chevreuil, je constate avec plaisir et étonnement que sa tête présente une parfaite symétrie et que son corps est dans un état impeccable. Quelle superbe matinée, et quel incroyable trophée !

Je ne pourrais pas être plus heureux de mes performances et de celles de ma nouvelle carabine.

Et vous, c’est quoi votre meilleur souvenir?

Pour voir la vidéo de l’approche, cliquer ICI (vidéo en russe).

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