Je dois avouer que je préfère chasser seul, ce qui n’est pas ce que je recommanderais à ceux qui débutent, vu qu’un peu d’aide est toujours la bienvenue. Je prends toujours avec moi des novices, car mes années d’expérience peuvent être profitables pour ceux qui deviendront plus tard de véritables chasseurs invétérés, plus responsables, et qui assurera la continuité de cet héritage.
Je vais parfois à la chasse avec des amis de confiance qui ont le même état d’esprit que moi, ce qui peut comporter des avantages, comme nous allons le voir.
Tout simplement, quand on est deux, la charge est divisé par deux : partager un véhicule fait économiser de l’argent et de surcroît est plus écologique. Récupérer des cerfs et habiller des carcasses se fait bien plus rapidement et plus facilement aussi, quand on est deux ; de plus un chasseur débutant fera l’acquisition de précieuses compétences dans des situations d’entraînement en temps réel.
La tactique joue également un rôle important, si par exemple vous mettez en œuvre un plan d’abattage, vous pouvez vous placer dans des situations avantageuses. Si vous savez d’où viennent les cerfs et vers où ils se dirigent sur votre terrain, alors l’un des deux peut faire l’approche alors que l’autre peut rester sur place, conduisant ainsi plus facilement le gibier vers le tireur. D’autres avantages évidents sont par exemple, quand vous chassez la nuit (suivant les pays autorisés) ; l’un peut éclairer et repérer le gibier et l’autre tirer, ou chasser les nuisibles dans la journée.
Cependant, la communication, la localisation et la confiance sont d’importants facteurs, car il se peut que vous ne puissiez pas vous voir l’un et l’autre. Il est donc essentiel de comprendre la topométrie de la zone. Je connais très bien ce qu’il faut faire : où tirer en sécurité, les distances, etc., et plus encore, ce qui est interdit : les zones où il est possible ou non de tirer.
Lorsque je sors avec un ami ou plusieurs amis, une carte d’état-major à grande échelle est une aide précieuse, ainsi que des talkie-walkie, même si de nos jours un téléphone portable est plus pratique.
À la question de savoir s’il faut être plusieurs, et bien je pense qu’il est préférable de ne pas amener trop de personnes sur le terrain, car cela peut créer de la confusion voire des dangers, tout le monde n’étant pas forcément aussi responsable que vous pourriez l’être, ou pensez l’être.
Donc si vous avez l’intention de vous séparer de votre acolyte et de partir chasser sur des zones de chasse autorisées, alors il faudra prévoir le trajet jusqu’aux points de repères, miradors, etc. avant de commencer la chasse et communiquez-lui ces informations.
Un autre avantage que n’a pas le chasseur en solo et qui est très important à mes yeux, est : « que faire en cas d’accident? ». Lors d’une chasse dans les Highlands en Écosse, je me suis embourbé jusqu’aux genoux dans un marécage et malgré tous mes efforts je ne parvenais pas à me sortir de là. Heureusement que nous étions trois ! Ils ont réussi à creuser et j’ai ainsi pu être libéré. Je comprends que ça puisse paraître drôle, mais si j’avais été tout seul, cela aurait été une toute autre histoire !
Les accidents peuvent se produire et on n’est pas à l’abri d’une mauvaise chute, d’une cheville foulée, voire de blessures plus graves comme des coupures, etc. Donner de ses nouvelles à intervalles réguliers est indispensable. Nul besoin de parler : un texto suffira et n’effraiera pas les cerfs.
Si vous n’avez pas de nouvelles de votre partenaire après le délai imparti et si vous n’arrivez pas à entrer en contact avec lui, mais si vous avez établi un plan correct, alors vous saurez où il se trouve et vous pourrez ainsi aller le chercher.
Sur une note plus légère, le réel plaisir à chasser ensemble, c’est l’esprit sain de compétition, le partage des succès des uns et des autres ou encore de dédramatiser les échecs.
Bonne chasse.