Les conseils de Catherine : La viande de gibier, un marché à (re)conquérir auprès des consommateurs

Publié le 21 décembre 2018
Auteur Catherine Delaunay
Le gibier n’est pas une viande comme les autres. Très présente sur les étals en ce mois de décembre, il est difficile pour un non chasseur de pouvoir en déguster tout au long de l’année (bien entendu, je ne parle pas ici des foyers composés d’un ou plusieurs nemrods, où, à l’inverse, elle est quasiment un plat du jour, fraîche en saison, congelée ou transformée le reste du temps !).

Le gibier, une viande saine

Quand on sait à quel point la viande de gibier sauvage est saine, riche en protéines et minéraux, faible en graisse et calories, qu’elle correspond pleinement aux tendances actuelles d’authenticité, de produits naturels, qu’elle conviendrait parfaitement à ceux qui veulent manger moins de viande mais de meilleure qualité, on ne peut que s’interroger sur une telle « invisibilité » ?

Est-ce une question de coût, de calendrier lié à la saisonnalité de la chasse, de difficulté de préparation, de provenance, de tradition culinaire ou encore de réticence… ?

Peut-être un peu tout ça ! Ce qui est sûr, c’est qu’il est temps que ça change, surtout dans un pays fort de ses 1,1 million de chasseurs, et c’est à cette fin qu’une campagne de communication a été lancée le 1er octobre par InterProchasse au sein de la boucherie parisienne Au coq Saint-Honoré, spécialisée dans la viande de venaison.

InterProChasse pour défendre la filière de la chasse

InterProchasse comprend 11 membres (Fédération nationale des chasseurs, distributeurs de viande de gibier, syndicat national des producteurs de gibier de chasse, chambre syndicale nationale des armuriers, les éleveurs de gibiers, etc.) qui entendent défendre les intérêts de la filière chasse.

Réalisée en collaboration avec la Confédération française de la boucherie-charcuterie-traiteur, cette campagne « Le gibier, y avez-vous pensé ? » promeut aujourd’hui le gibier dans 300 boucheries de l’Hexagone. L’idée centrale est bien entendu de valoriser du gibier français car force est de constater, à l’heure actuelle, que la très grande majorité de ce que nous allons trouver en décembre proviendra de l’étranger !

Quelques chiffres

15 000 tonnes de gibier sont consommées chaque année en France. Celui-ci provient à 70-80% de pays étrangers et à 90% d’élevages : Gibiers à poils : 90% Amérique du Sud et 10% Royaume-Uni ; Gibiers à plumes : essentiellement Royaume-Uni ; Sangliers : 50% Australie, le reste : Allemagne, Autriche, Espagne… ; Cerfs : Nouvelle-Zélande et Europe centrale ; Chevreuils : Europe.

(source : Syndicat national des producteurs de gibier)

Ces chiffres éloquents montrent le travail qu’il convient de mener, à tous les stades de la filière, pour que le gibier français, en particulier issu de la chasse, trouve pleinement sa place dans le marché très concurrentiel et chahuté de la viande.

Les choses bougent, mais pas encore assez vite

Certaines actions existent déjà mais souvent trop confidentielles ou saisonnières : c’est ainsi que des micro-filières sont en place dans certaines régions giboyeuses telles l’Alsace, la Picardie, la Sologne, ou encore, l’opération « Les chasseurs ont du cœur » qui, chaque année, grâce à un partenariat entre les fédérations départementales de chasse, la Banque alimentaire et Interprochasse, permet à des personnes défavorisées de récupérer des dons de viandes de gibiers chassés, une belle initiative qui entend populariser cette viande et la partager avec le plus grand nombre.

Autant d’opérations qui devraient redorer et rebooster l’image du gibier. Je vous encourage vivement à consulter le site Je cuisine du gibier pour, à votre tour, dénicher des astuces, bousculer les idées reçues, tester de nouvelles recettes, vous informer sur les sources d’approvisionnement et partager le tout avec vos amis car le gibier, c’est pour tous, à chaque occasion, et en toute saison !

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