Nul doute que la modeste cartouche de 22 Long Rifle (22LR) et les carabines qui l’utilisent sont les armes les plus prolifiques de la planète. Souvent achetée pour la première carabine ou destinée à la lutte contre les nuisibles, elle se prête à merveille au tir de loisir, le calibre ayant connu de profonds changements ces 10 – 15 dernières années.
Il en existe un plus grand choix, du modèle à un coup au semi-automatique, sous plusieurs formes. De même des canons de qualité, des détentes améliorées ainsi que des accessoires de type tactique, permettent de tirer cette cartouche, dont la distance se limitait à 50 mètres, à des distances qui étaient inimaginables il y a encore 5 ans.
Parmi mes armes, j’ai deux semi-autos, un AR15 et un StG44. J’ai également, en plus, des armes qui sont plutôt des armes destinées au tir de loisir, même si la première est étonnement utile pour le tir aux lapins. Mais mon cheval de bataille est une Browning T-Bolt Sporter à verrou 20″ qui, chargée de la munition appropriée, est capable de toucher la tête régulièrement jusqu’à une distance de 100 mètres.
Cependant, le nouveau « jeu à la mode », consiste à repousser les limites, c’est-à-dire prévoir à quelle distance vous pouvez tirer avec précision cette petite pastille de .22. En effet, cette nouvelle idée s’est répandue avec frénésie auprès de tireurs aux quatre coins du pays, qui tentent le coup pour s’amuser mais aussi pour la compétition, certains réussissant même à atteindre 300 mètres !
De quoi avez-vous donc besoin pour pousser une 22Long Rifle à 200 mètres ? Certains utilisent un équipement avec un canon plus lourd, des garde-main flottants, des détentes Match et des crosses améliorées, d’autres une simple arme sportive standard. La plupart semble préférer les modèles à verrou.
La longueur de canon n’est pas primordiale vu que n’importe quelle cartouche 22LR brule tout le gaz propulseur sur 12″. Je dirais que 16″, c’est à peu près ce qu’il faut. L’absence, en outre, de montée en température a de toute façon tendance à maintenir le canon plus constant.
Ajoutez-y une lunette de visée correcte avec soit un réticule balistique soit des tourelles de visée qui vous permettent de viser à une plus grande distance, une détente raisonnable et peut-être un bipied, et le tour est joué.
Il existe deux grandes anomalies : le vent et la qualité des munitions.
Pour la munition, j’utilise la même charge que lors de mes chasses : la Winchester 42 Grain MAX sub-sonic. Elle tire à 1071 fps depuis mon arme 20”. Remise à zéro à 50 m, à 100, la vitesse descend à 896 fps avec une chute de -7,73″. À 200 elle est de 785fps/-58”. Si l’on intègre un vent de 10mph à 90⁰ les choses deviennent vraiment intéressantes. La déviation latérale à 100 est de 1.65”, pas mal, mais à 200 elle augmente à 10.5”.
Pouvons-nous dire que si c’est plus rapide c’est mieux ? Théoriquement peut-être ? Prenons une CCI, 36-grain Mini Mag, qui tire théoriquement à 1280fps ; à 100 mètres, la balle vole à 1014 fps /- et chute de 5,36”et à 200 mètres vole à 879fps/ et chute de 48”. Le vent à 100 est de 1.93” et à 200, 11.5”.
Sur le terrain, une balle plus lourde et lente semble être un meilleur choix. Mais un autre facteur doit être pris en considération, à savoir la nature variable de la munition 22Long Rifle.
Fabriquées à des millions, d’exemplaires, les charges de poudre sont forcément basses et ne sont pas toujours régulières. Dans n’importe quelle boîte de 50 on aura des variations de vitesse aux deux extrémités de l’échelle, ce qui mènera à des vols très éloignés au fur et à mesure que la distance augmente.
Cependant, le défi est addictif et dans les bonnes conditions, les résultats ne sont pas loin d’être extraordinaires et très plaisants.
Mais je ne recommanderai pas de chasser à de grandes distances. Si l’occasion de tirer se présente à vous et à votre acolyte, ne dépassez pas une distance maximum de 100 mètres.