
Highlands terres magiques
La région d’Inverness au nord de l’écosse regorge de lacs et paysages lunaire communément appelé les Highlands. Ces « terres hautes » portent bien leurs noms car il en a fallu une foutue condition pour grimper, monter, arracher cette terre à mes godasse de marche.
Le plus dur n’est pas la condition physique à avoir, quoique après avoir couru 3 marathons dans ma vie cette petite épreuve m’a littéralement scotchée le soir (sans jeu de mots le Scotch était aussi de la partie mais ça c’est une autre histoire J)
En plus du physique il faut être fort mentalement et plus rusé qu’un renard pour approcher ces grands animaux du nord. Ils sont perchés tels des gardes à squatter le moindre mètre carré de crête pour épier tout ce qui bouge en dessous d’eux et en alerter leurs congénères.

L’attente
Je vous emmène dans mon « back pack » à la poursuite de mon grand cerf à l’approche. 11h du matin nous attaquons Gimmie mon guide, notre cameraman Charlie Jacoby et moi-même la première côte difficile car Gimmie a identifié un jeune cerf gitant au soleil à l’abri du vent. Après diagnostic c’est un 10 cors, cerf d’avenir de 7 ans . Nous l’observons un moment et soudain nous nous retournons et apercevons une harde de grands cerfs sur la crête sur notre droite, ils nous voient et partent au galop. Nous les suivons à la jumelle pendant ¼ heure et comptons reprendre notre « Argo » véhicule tout terrain à 8 roues pour les tracer. Une fois arrivé dans la vallée nous apercevons aux jumelles 7 chevaux montés par 4 cavaliers. C’est la plus mauvaise nouvelle de la journée car la zone est « vidée » par leur présence. Plus aucun cerf à vue, nous abandonnons le coin après un pique nique bien mérité.
1 heure de route plus tard, Gimmie tente le tout pour le tout en changeant de vallée. Fin stratège munie de yeux de Lynx (guerrier-né), il nous débarque aux pieds d’une zone à contrevent où nous apercevons nos premières biches et faons au nombre de 27 au total. Si il y a des biches, il doit y avoir des cerfs à proximité. Bingo nous apercevons la coiffe d’une véritable cathédrale écossaise avec en sa compagnie un jeune cerf de l’année.

L’approche du maître des lieux
Ni une ni deux nous voilà parti à l’ascension et à contre vent de la partie gauche de la montagne. Nous tournons et revenons quelque peu sur nos pas pour contourner plutôt sur la droite histoire de ne pas faire fuir les biches.
Faute de bol, nous tombons sur 2 cerfs occupé de brouter à 100m de notre passage obligé vers notre endroit de tir. Nous les observons, trop jeunes également, retour au point de départ et nous tentons le tout pour le tout en choisissant le chemin du milieu. Il s’avère le plus exposé à la vue des animaux. Quelques biches nous voient, mais les 2 cerfs sont toujours en place.
Il faut y aller avant que le cerf ne parte, installons nous pour le tir m’ordonne le guide. A 160 m de ma cible c’est une première, mon cœur bat dans ma poitrine de plus en plus fort, ma carabine en cal 243 va-t-elle faire mouche ?
C’est là que le grand cerf couché se lève, surtout ne pas compter le nombre de cors ça porte malheur. Je respire profondément et attends le « Shoot » du guide qui n’arrive pas. Moment intense de concentration, la visée est parfaite, je presse sur ma détente… Le cerf tournoie, il est touché au défaut de l’épaule, tir parfait.
Le jeune cerf vient constater et se demande ce qu’il se passe, surtout ne pas se montrer pour éviter de faire le lien entre la cause du bruit du silencieux et la conséquence. Il repart tranquillement et enfin nous allons voir le chef d’œuvre. Un magistral 14 cors écossais. Le monstre d’Inverness enfin débusqué. Mon premier cerf et certainement le dernier car l’année prochaine je tente la pêche à la mouche, promis.